Killer Joe: Le chien aboie, et la caravane reste

Publié le par johankata

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Killer Joe: Le chien aboie, et la caravane reste

 

Friedkin est de retour ! Le réalisateur de French Connection et l’Exorciste nous revient avec Killer Joe. Le film raconte l’histoire d’une famille de « Redneck » texans (Emile Hirsh, Juno Temple,...) qui décide, pour toucher un assurance vie, de tuer leur mère. Pour se faire ils engagent Killer Joe (Matthew McConaughey, enfin bon) : un policier et tueur professionnel.

Le scénario de Tracy Letts, adapté de sa propre pièce de théâtre, n’est pas sans rappeler la noirceur des grands dramaturges américains, mais aussi sa précédente collaboration avec ce réalisateur sur Bug.

Comme Bug on est presque face à un huit clos, avec tout ce que cela peut avoir d’oppressant ; Comme Bug la folie s’instille à mesure que le rationalisme extrême du personnage titre se révèle n’être que pure folie ;

Comme Bug enfin, les images les plus violentes ne sont pas les plus gores, mais les plus troublantes psychologiquement (la scène du pilon de poulet), et viennent, comme pour les personnages, envahir notre esprit des peurs les plus folles.

Friedkin ne nous donne pas là son meilleur film mais réussit le pari de nous surprendre encore et de nous placer face à la violence et à son absurdité crasse. Ici les signes de Dieu sont présents (croix, éclair zébrant le ciel, …), mais c’est pour mieux rappeler que les personnages ont fait le choix de l’enfer.

Tel le chien attaché à son poteau, qui à sa dernière apparition a enfin cessé d’aboyer, l’Homme (ou plutôt la femme), enfermé dans sa caravane, abandonne tous ses désirs pour accepter l’horreur et l’absurdité de sa situation.

Voilà ce que semble être la morale de Friedkin.

Pomier Johan

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